7 conseils aux hypersensibles pour faire face pilleurs d’idées
Lors de mon dernier article « Comment l’hypersensible est la cible des pilleurs d’idées », vous avez été très nombreux à me demander quels pouvaient être les solutions pour se protéger des pilleurs d’idées.
Dans cet article j’explique comment les personnes hypersensibles sont des cibles faciles pour les pilleurs d’idées et comment ces derniers s’approprient sans aucun scrupule non seulement des idées, mais aussi des écrits, les concepts, des sons, des innovations, des schémas, les identités visuelles, des créations.
Qui sont les pilleurs ?
Dites-vous bien que ce ne sont pas les plus petits, les plus faibles qui font ce genre de choses tel que le pillage, le plagiat, le vol intellectuel, la copie, non, bien au contraire, ce sont le plus souvent ceux qui bénéficient d’une visibilité, ceux qui bénéficient d’une légitimité, ceux qui ont déjà une forme de reconnaissance dans leur domaine d’activité. Pour un tas de raisons tel que le manque de créativité, le manque de temps, l’urgence, le besoin de productivité, l’argent, alors ils vont se servir parfois chez ceux qui les entourent, ceux avec lesquels ils travaillent, ceux avec lesquels ils sont déjà en relation, ou se servir sur des salons professionnels, chez ceux qui font la même activité, sur les réseaux, dans les écoles lors des portes ouvertes auprès des jeunes talents aussi parfois, ils vont à la facilité.
Pourquoi s’en prennent-ils aux hypersensibles ?
Ils s’en prennent aux personnes hypersensibles parce que les personnes hypersensibles sont généralement des personnes très empathiques, ouvertes et généreuses. Il est donc facile pour les pilleurs de pénétrer dans l’univers des personnes hypersensibles, ils ont juste à entrer en contact par un réseau, taper à la porte, passer un coup de téléphone ou se rencontrer lors d’un évènement. Sous couvert de s’intéresser, ils vont de poser des questions, montrer leurs intérêts pour ce qu’elle fait, mais aussi ce qu’elle est, ils vont la valoriser, la flatter, puis se rapprocher un peu plus, s’immiscer petit à petit dans leur travail, rentrer plus encore dans la confidence en faisant croire à une relation professionnelle privilégiée, une véritable rencontre de cœur, une symbiose et lui propose quelque chose, une collaboration, une aide, un échange, un partage, un projet commun, mais à regarder de plus près la relation est superficielle et bien souvent ne durera pas. L’hypersensible fait rapidement confiance, ouvre ses portes, l’invite dans ses ateliers, montre son travail, partage ses connaissances, ses recherches, ses relations, ses projets, ses idées croient en ce qui est en train de lui arriver. Mais pendant ce temps, l’autre lui prend des notes, enregistre mentalement, s’inspire, absorbe, vampirise, se nourri de tout ce que la personne hypersensible lui offre finalement sur un plateau et qu’il va s’approprier par la suite.
Comment s’en protéger ?
Pour se protéger des pilleurs, il est nécessaire de :
- Protéger votre travail: votre travail a de la valeur. Vous y avez passé du temps, de l’énergie, de l’investissement. Vos recherches, vos études et vos analyses ont de la valeur. Évitez d’exposer le fruit de vos travaux sur les réseaux sociaux et autres médias. Les pilleurs y font leur marché, s’inspirent et dupliquent.
- Se tenir sur ses gardes : se tenir sur ses gardes d’emblée avec une personne qui entre en contact avec vous, quels que soient ses diplômes, sa fonction, ses titres, ses responsabilités, la personne, sa renommée, son enthousiasme ou ses promesses.
- Avancer progressivement: si cette nouvelle rencontre est vouée à être une relation professionnelle saine, elle peut alors être construite sur la durée et prendre le temps de la construction d’une relation de confiance.
- Besoin de preuves: Vous pouvez ouvrir petit à petit votre univers, monter votre travail, vos recherches, mais en parcimonie. Vous validez ainsi progressivement que votre travail est respecté et que la personne est fiable.
- Affirmer : si votre travail a déjà été copié, affirmez la propriété de votre création, l’idée, l’écrit, le schéma, la citation en la diffusant et en la partageant ouvertement de manière publique.
- Se positionner : Un des mécanismes de la personne hypersensible est de se terrer dans l’ombre totalement désemparée, se disant que c’est elle qui se fait des idées, que lui n’a sûrement pas fait exprès, en excusant le pilleur et en le laissant s’approprier son travail. Seulement, il est indispensable de vous positionner ouvertement comme étant le créateur de cette idée.
- Dénoncer : le réflexe de la personne hypersensible est de ne rien dire, mais c’est aussi pour cela que nous sommes les premières cibles. Les pilleurs savent que la personne hypersensible est gentille, qu’elle s’isolera et qu’elle ne dira rien. Donc il est fondamental pour que les pilleurs cessent de nous prendre pour des faibles de dénoncer ouvertement leurs agissements. Dénoncer autour de soi, à ses proches, à ses collègues, à ses collaborateurs ou plus largement encore au grand public.
Vous avez la sensation d’avoir été spoliés par un pilleur ?
Si vous avez déjà été spolié par un pilleur d’idée quel qu’il soit alors la distance physique et psychologique est nécessaire. Non seulement pour protéger votre travail, mais aussi pour votre santé psychique et morale.
Et comme dit Julien Doré :
« Tu dois continuer de sourire
À ceux qui ont profité de toi
Même si ta colère transpire
Te prends pas pour Baracuda »
Certes, les personnes hypersensibles ont besoin de justice, alors ne nous laissons plus faire.
Osons parler de nos expériences à voix haute, ne restez pas seul.e, osez en parler autour de vous. Ce n’est pas vous le problème, c’est le comportement du pilleur.
Excellent article. C est la 1ere fois que je lis un article sur ce thème. J ajouterais que les « pilleurs d idées » peuvent être aussi d autres hypersensibles et/ou HP qui vont se servir de leur instagram/blog/Facebook/et autres conférences/sommet etc pour capter les idées de leur followers et faire grandir leur notoriété à leurs dépends. L utilisation du « cœur » pour capter est à vomir parfois. Eh oui nous ne sommes pas au pays des bisounours. Une fois cela bien acquis on se rend compte que l hypersensibilité est une sacrée force que nous avons reçue et nous arrêtons de nous plaindre d être trop ceci, trop cela. Nous sommes PLUS. Mais ce constat vient bien souvent après s être fait avoir. Cela nous permet d avoir les yeux grands ouverts, de croire en nos antennes, et de nous servir à bon escient de notre surplus pour avancer dans la vie.
Merci Christine beaucoup pour votre commentaire tellement juste.
Enfin ce sujet est abordé! Merci Charlotte!
On parle souvent de ce pillage dans le domaine professionnel. Mais je l’ai connu aussi avec ma propre sœur qui m’a littéralement vampirisée et s’est attribuée tous les mérites auprès de ma famille. Je suis restée cachée dans son ombre. Je lui mâchais tout le travail, dans tous les domaines de sa vie avec bien sûr des conseils bien avisés. Je ne m’en suis jamais aperçue et je crois que c’est ça le pire. Toute ma vie j’ai cru que je me faisais des idées. Je taisais mon mal être. Je m’en voulais d’avoir de mauvaises pensées à son sujet…
C’est terrible et dévastateur car on « idéalise » sa famille. C’est impensable pour un hypersensible d’imaginer même qu’on puisse en arriver là. Alors on culpabilise en se disant qu’on est le problème. Dans mon cas ce n’est que depuis quelques mois que j’ai « ouvert les yeux » et le constat fait très mal. Vous décrivez tellement bien le fait d’être flatté, valorisé, etc…
Je ne comprenais pas pourquoi elle me posait souvent des questions et voulait toujours tout savoir sur ma vie. Je croyais qu’elle s’intéressait à moi.
Aujourd’hui après cette grande claque, avec courage, j’ose petit à petit me positionner. Difficile quand on a été sous l’emprise toute sa vie. J’ai toujours l’impression que je vais devoir affronter ses représailles car le vent commence à tourner et elle me montre alors un autre visage, presque autoritaire!
Prendre des distances quand c’est une grande sœur qui a toujours fait partie de ma vie c’est difficile mais obligatoire à ce stade pour mon salut. Je suis en pleine recherche d’emploi pour partir en province. Prendre le large!
Merci Charlotte pour ces deux articles très importants.
Merci Djemila pour votre précieux partage d’expérience dans le domaine familial où l’on retrouve également ce type de comportement.
Certains responsables hiérarchiques sont des spécialistes « pilleurs d’idées ». Leur statut leur permet de faire travailler le salarié hypersensible, qui met toute son énergie et son cœur dans un projet puis se le voit retirer une fois qu’il est finalisé et transmis à des collègues qui vont le mettre en action. Même si cela peut paraître flatteur de développer un projet, la meilleure des option est de bien border le process de création. De plus, si le développement de projet ne fait pas partie de la fiche de poste du salarié, soit laisser tomber car après tout ça ne relève pas de la mission initiale, soit négocier le cadre du développement de projet et éclaircir le champ d’intervention. Si rien n’est contractualisé ou si les contours de la collaboration sont trop flous, ne pas s’investir est la meilleure option pour ne pas se sentir floué. Être vigilant quant un responsable hiérarchique propose « gentiment » que le salarié écrive le projet avec un « tu me le soumet et on voit après ». Non justement, « on voit avant ». L’hypersensible doit aussi avoir à l’esprit que sa bonne volonté, sa créativité et sa propension à … ne sont pas partagés par tous, la subtilité est de ne pas « sombrer dans la paranoïa » et d’écouter son « intuition ». L’adage « s’il y a un doute c’est qu’il n’y a pas de doute » est un bon guide pour les hypersensibles . Merci pour ces articles qui éclairent sur le sujet de l’hypersensibilité !
Merci beaucoup pour votre partage d’expérience en entreprise vraiment très intéressant.