Comment l'hypersensibilité devient elle un problème ?

   
 
L’hypersensibilité n’est ni une maladie, ni un trouble, ni une pathologie, ni même un « problème » en soi. Seulement, elle peut être devenue un « problème » parfois chez certaines personnes pour qui, bien souvent durant l’enfance, cette sensibilité n’aurait pas été reconnue, autorisée, accueillie, protégée et défendue.
 
 
Cet enfant sensible, hypersensible généralement depuis sa naissance a mis alors en place de manière instinctive, consciemment ou inconsciemment des stratégies d’adaptations pour faire taire ses émotions et se fondre, se confondre ou disparaître dans le monde qui l’entoure.
 
 
Ces stratégies peuvent être différentes selon chacun ou chacune, cela peut être l’effacement, l’imitation ou l’adhésion. (voir l’article : ) Seulement, c’est en adoptant l’une de ces stratégies qu’il ou elle aura alors « problématisé » sa sensibilité, son hypersensibilité et les situations qui en découlent. Une stratégie qui peut être efficace un temps défini, mais plutôt de courtes durées, peut devenir un problème si la personne hypersensible continue à nier, rejeter ou refouler ses émotions, ses sensations, ses perceptions, ses idées, son intuition. La personne hypersensible ferme alors la porte à toute sa singularité, à toute sa valeur ajoutée et à tout son univers propre. C’est ainsi que la personne hypersensible aura alors « problématisé » son hypersensibilité. Elle se plie, se contorsionne, s’incline aux besoins et aux attentes des autres, bien souvent de ceux mêmes qui n’ont pas vu, entendu, perçu ou senti le trésor enfoui derrière un physique parfaitement semblable aux autres.
 
 
                                                L’hypersensibilité ne se voit pas, elle est invisible à l’oeil nu.
 
 
Les enfants et les adolescents en général, mais surtout les enfants et les adolescents hypersensibles ont une souplesse physique, morale et émotionnelle très grande, d’ailleurs n’entendons-nous pas souvent dire « Les enfants s’habituent à tout » ou « Les enfants s’adaptent très bien » Evidement !!!… Leur pose-t-on seulement la question ? Ou, leur laisse-t-on simplement le choix ? Ils ont donc certes une habileté à s’adapter, à s’effacer, ou tout simplement à obéir. Mais, cela sera donc beaucoup plus tard que les problèmes apparaîtront, et c’est donc beaucoup plus tard, à l’âge adulte généralement que dans certaines nouvelles relations sociales, amoureuses ou professionnelles que ces stratégies d’adaptation, d’effacement ou d’imitation n’ont plus leurs places, ne fonctionnent plus, sont obsolètes et deviennent encombrantes, gênantes, désagréables et donc « problématiques ». Elles parasitent la communication des personnes hypersensibles qui ne savent plus comment se comporter ou vont se sentir en décalage, et ces stratégies d’adaptation efficaces à un moment donné peuvent même se retourner contre la personne hypersensible elle-même.
 
C’est donc plus tard que ces stratégies ne seront véritablement plus adaptées dans la vie adulte, même si elles ont été utiles durant l’enfance. L’adulte hypersensible n’est alors pas équipé, pas armé à mener une vie d’adulte sereine. Il est en permanence en proie au doute, à l’angoisse et au déni de cette grande sensibilité, de cette hypersensibilité. Ce qui aurait pu devenir un talent si elle avait été reconnue, accueillie et acceptée par l’entourage, puis par la personne elle même est alors devenu un problème. C’est donc véritablement la méconnaissance de l’hypersensibilité, l’absence de permission de la part des adultes qui entourent l’enfant hypersensible et la non-acceptation de sa sensibilité pour être conforme qui font que l’hypersensibilité devient un problème pour l’enfant, l’adolescent et pour l’adulte en devenir.

11 réflexions sur “Comment l’hypersensibilité devient elle un problème ?”

  1. Eh oui, mon mari, 77 ans, hypersensible, avec de nombreux traumatismes dans son enfance, devient de plus en plus difficile. Besoin permanent de reconnaissance, reproches incessants et souvent incompréhensibles, critiques, jugements négatifs sur moi et ses enfants, et bien sûr, déni de son hypersensibilité, refus de se faire aider. Je n’en peux plus, je suis sur le point de le quitter malgré plus de 40 ans de mariage…

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      Bonjour, Paola,
      merci pour votre message. Je vous propose de m’appeler quand vous avez un moment.
      Bien à vous
      Charlotte

  2. Du moment qu’il y a des choses heureuses, l’hypersensible se sent en sécurité, ça nourrit son côté bisounours.
    Être une éponge qui absorbe le bien n’est pas un problème, au contraire puisqu’elle le retranscrit aux autres ensuite.
    Mais lorsque les choses tournent mal, le négatif tourmente constamment. Un caillou devient une montagne de souffrance et solitude. Comment le monde autour pourrait comprendre qu’on souffre d’une montagne quand eux ne voient qu’un caillou? Ce qui amplifie le fait d’être incompris et seul.
    Alors il est très difficile de sortir de cette spirale négative qui peut mener à la dépression et envie suicidaire. Car si personne ne voit cette montagne, alors le problème c’est nous. Et il y a une forte envie d’ « éliminer » le problème.

    1. C’est tellement vrai ce que vous dites. Comment ne pas se faire polluer par la negativité ? Comment faire la part des choses ? Comment garder le contrôle de ses émotions ? Mon hypersensibilité est un problème avec mon entourage, j’aime cette différence, cette particularité. Je vis tout à 100%dans la joie c’est le top, mais dans la complication j’ai l’impression que c’est plus dur pour moi. Je suis empathique, j’essaie d’aider les autres, je m’oublies complètement et je souffre des reproches et du manque de reconnaissance, de l’acceptation. Je veux bien des conseils, des idées de lecture peut-être. Merci

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        Merci pour votre retour,
        Il y a plusieurs propositions de livres sur le blog.
        C’est nécessaire d’apprendre à se préserver et à garder cet amour pour votre singularité sans être influencée par votre entourage. Être accompagner durant quelques séances peut être une aide. Sans que ce soit long et laborieux.
        Bienvenue

        1. Bonjour auprès de quels spécialistes faut il s’orienter ? Pour pouvoir gérer un peu mieux son hypersensibilité. Je crois que je suis en burn out de mon hypersensibilité, je me sens vraiment très mal depuis 2 mois et cela s’empire de jour en jour…

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            Bonjour,
            N’hésitez pas à revenir vers moi par message privé.
            Il y a des solutions.
            Bien à vous

  3. Bonjour,
    J’aime tellement cet article fort à propos, je suis en charge d’un projet des école des quartiers prioritaires dans ma commune, j’aimerai abordé dans le projet de cette année sur le « bien-être » sous toutes ces formes, l’hypersensibilité. Hypersensible, j’ai vécu un calvaire durant mon enfance et encore maintenant parfois aussi :)) et je souhaiterai profiter de ce projet pour aborder ce sujet afin de le « démocratiser », mais j’avoue ne pas savoir par quel biais le faire. Avez-vous des pistes que je pourrais explorer? Comment aborder ce thème sous forme ludique (c’est un public de primaire)
    Bien à vous

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      Bonjour,
      Merci pour votre commentaire.Vous pourriez aborder le thème de l’hypersensibilité par le thème des émotions.
      Avec des cartes des différentes émotions ou même avec les émoticônes.
      Bien à vous
      Charlotte

  4. Ma maman a décelé rapidement mon hypersensibilité, dès les maternelles. Elle a veillé à essayer de comprendre mes besoins et mes réactions. J’avais la possibilité de m’exprimer, dans la bienveillance et l’écoute. Cependant, même si j’ai pu voir deux psychologues qui m’ont bien aidé, je sais que je devrai continuer à vie.

    Mon hypersensibilité ne se limite pas aux émotions. Ces derniers s’ajoutent et me rendent agressive à cause du trop plein émotionnel. Les contraintes quotidiennes et tout acte dont le sens m’échappe sont mon fléau. Tous les stimuli de l’environnement me fatiguent lorsqu’ils sont récurrents et nombreux. Vivre en ville est impossible pour moi, en périphérie c’est limite.

    Adolescente j’ai fait des tests car j’entendais des bruits qui m’empêchaient de dormir. Il s’est avéré que j’entendais en réalité les véhicules sur la grand route à 500m de chez nous et les avions de passage. J’entends le fin bruit des chargeurs ou appareils électroniques. Je dois mettre des bouchons d’oreille lorsque j’ai envie d’aller au cinéma ou lorsqu’il y a trop de monde dans un restaurant. J’en deviens par moment malade au point de devoir prendre plusieurs cachets pour les migraines ou céphalées de tension (vu que je dois parfois porter des lunettes de soleil je sais que ce sont plus que des maux de tête), à avoir du mal à manger car mon corps trop épuisé me fait vomir ou me donne une impression de nausée constante, à ne pas arriver à dormir convenablement si je passe plus de 6h devant un écran (gsm + ordinateur + TV), à être en t-shirt en hiver parce que j’ai des bouffées de chaleur, avoir des vertiges ou des palpitations parfois au point de ne pas savoir rester plus de deux minutes debout.

    Rarement (moins d’une fois par mois) j’ai la possibilité de dormir plus tard, je m’octroie une soirée avec des amis ou la famille pouvant dépasser 23h (heure maximale à laquelle je m’autorise à dormir car je me lève tous les jours entre 6h30 et 8h30, quand c’est une grasse matinée…). Mais les jours qui précèdent et les jours suivants je suis limitée à 22h au risque d’avoir tous les symptômes précités.

    Ma différence (accentuée par le fait d’être HPE) est pour moi une chance car je suis emplie de qualités qui me confèrent des compétences dont certains sont « démunis »*, mais les répercussions physiques – en outre liées aux conditions de vie laissée par le néolibéralisme – deviennent lourdes à porter. Je n’appelle pas ça avoir une vie car pour mon entourage c’est un cauchemar, même si le reste du temps chaque moment est agréable. J’ai moins de 30 ans, et parfois je ne suis pas sûre de tenir longtemps car un mauvais jour est toujours accompagné des pires idées. La dépression je ne la connais que trop bien et je suis contente d’en être sortie après six années. Mais elle peut revenir à tout moment, d’où le fait qu’il m’est nécessaire de voir mon psy de confiance lorsque le besoin s’en fait ressentir.

    *Je place ce terme entre guillemets car à mon humble avis nous pourrions tous être capables de développer davantage nos compétences dans d’autres conditions d’existence.

  5. Hypersensible contrariée !
    Déjà, j ‘aime pas ce mot .HYPERsensible . Ca veut dire quoi HYPER ? A Partir de quelle  » ligne à ne pas franchir  » est on HYPER .HYPER quoi ? Hyper pas normal ? C ‘est quoi être normal d ‘abord ?
    Harcelée à l ‘école, encore moquée dans ma vie d ‘adulte , je déteste cette société qui nous exige de refouler nos émotions, en somme qui nous sommes véritablement (!!!) pour nous « BLINDER  » .PARFOIS MÊME POUR (!!!!) NE PAS FAIRE HONTE ( Là, excusez l ‘expression mais …je tombe sur le cul ).
    Le résultat, c ‘est que je me suis toujours vu comme un objet cassé, défectueux, un machin bon pour la casse !!
    Merci la société qui préfère les caillasses aux shamallows !!!

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