Comment faisons nous des choix ?
On trouve régulièrement des personnes qui considèrent ou estiment que certains choix sont dignes d’attention, tandis que d’autres sont anodins, insignifiants, ne nécessitent pas d’y consacrer du temps, de l’énergie ou n’ont pas d’intérêt particulier.
Des choix comme celui de leur prochaine paire de chaussures par exemple ou celui de leur menu du soir. Ils jugent que ces choix n’ont aucun impact direct sur leur vie et qu’ils ne méritent pas de s’y attarder.
Seulement, pour les personnes hypersensibles, il en est généralement tout autrement.
Bien souvent, les personnes hypersensibles envisagent le choix de leur prochaine paire de chaussures ou du contenu de leur menu du soir par exemple comme important, parlant, comme considérable, c’est à dire qui doit être considéré et dont ils doivent faire cas, parce que d’une manière générale les personnes hypersensibles ont une tendance à mettre tous les choix au même niveau d’importance. Ils n’évaluent pas que certains choix soient plus importants que d’autres.
Pourquoi faire des choix est difficile pour un hypersensible ?
Ce que l'hypersensible ne sait pas faire !
Dans la chanson intitulée Petits arrangements de Léo du film Qui m’aime me suive de Benoit Cohen, l’auteur parle de ces choix pris par défaut, ces choix qui n’en sont pas, mais que l’on prend pour éviter de se confronter, de se positionner ou de s’engager. La personne hypersensible ressent une véritable aversion, une profonde répulsion de tout ce qui pourrait ressembler à un accommodement pour elle avec la vie, il y a une véritable réticence, une incontestable impossibilité à faire ce type de non-choix, à faire des sortes compensations, à faire des demi-choix, que l’auteur appelle des petits arrangements avec la vie. Comme dit la chanson : « Les petits arrangements avec la vie, c’est beurk, c’est dégueulasse, c’est petit, petit, petit, petit, petit, petit ».
Les personnes hypersensibles n’apprécient pas les petits arrangements, faits en douce, en cachette, par-derrière, en coulisse ou par défaut, parce qu’elles ont besoin que les choses s’enchaînent de manière fluide et cohérente dans une quête d’harmonie et d’équilibre.
Comment faire nos choix ?
Notre vie, nous la construisons à chaque instant, dans chacun de nos choix.
Notre bonheur, nous le construisons dans chacune de nos pensées, dans chacune de nos émotions, dans chaque chose que nous faisons, que nous pensons, que nous ressentons, que nous entendons et que nous voyons. Il y a des choses que nous faisons et il y a des choix à faire.
Les personnes hypersensibles sont généralement des êtres entiers, justes, droits et authentiques qui font les choses en s’investissant pleinement et sans réserve dans ce dont elles se sont engagées. Elles sont très souvent perçues comme des personnes importunes ou tatillonnes parce qu’elles ont un sens de la précision et un sens de la justice très fort qui les poussent parfois à questionner les autres jusqu’à leurs propres retranchements et dérangent ceux qui n’ont pas des exigences de mêmes ordres.
Pour une personne hypersensible, aucun choix n’est laissé au hasard, ou alors il faut que ce soit son choix de laisser le hasard s’en occuper.
Mais comme dit Sénèque :
« Être heureux, c’est apprendre à choisir. Non seulement les plaisirs appropriés, mais aussi sa voie, son métier, sa manière de vivre et d’aimer. Choisir ses loisirs, ses amis, les valeurs sur lesquelles fonder sa vie. Bien vivre, c’est apprendre à ne pas répondre à toutes les sollicitations, à hiérarchiser ses priorités. »
Avec mon regard de coach hypersensible, je sais qu’une personne hypersensible a de réelles difficultés à faire des choix. Elle va hésiter longtemps, choisir, puis parfois même revenir dessus pour en changer, ou elle va encore regretter son choix, tenter d’en rechanger encore si c’est possible, etc.
Seulement cette difficulté est indissociable à son besoin de vouloir bien faire, à son besoin de perfection, d’harmonie et de cohérence. Cette difficulté est indissociable à sa peur de se tromper et à sa peur d’être privée des autres choix.
Cette difficulté va se retrouver dans les plus petites décisions à prendre. Parfois, elle va laisser quelqu’un d’autre décider à sa place, sans être satisfaite du choix de l’autre pour autant. Cette difficulté crée une véritable souffrance chez la personne hypersensible qui se sent impuissante à faire autrement.
La personne hypersensible va devoir apprendre petit à petit à faire des choix en lâchant prise sur ce qu’elle n’a pas choisi, en se disant qu’elle pourra toujours y revenir une prochaine fois.
Elle va devoir apprendre qu’il faut bien commencer par l’un et peut-être avoir l’autre une autre fois. Ce n’est qu’un début, il est nécessaire de commencer par l’un d’eux.
Elle va surtout devoir apprendre à hiérarchiser ses priorités pour commencer à passer moins de temps et d’énergie sur certains de observer ce qu’il se passe.
Exercice pour apprendre à faire un choix
Poser clairement la question pour un choix précis : Est ce que je désire celui ci ? Est ce que je désire celui là ? Et observer la réponse du corps. Le corps ne ment pas. Est ce que je ressens une sensation d’ouverture et de légèreté ou est ce que je ressens une sensation de fermeture et de lourdeur ? Le bon choix sera alors celui qui vous fera ressentir une sensation d’ouverture et de légèreté.
Je découvre votre site via le magazine Psychologies. J’ai lu les ouvrages de Christel Petitcollin.
Vous lire me fait un bien fou! Quelque chose se dénoue au niveau de mon estomac et de mon plexus.
Merci, merci, et encore MERCI!
Si vous organisez des ateliers en Belgique ou si vous y connaissez des personnes travaillant comme vous,
je vous remercie de bien vouloir m’en informer.
Belle réussite et beaucoup de joies dans votre travail d’accompagnement!
Christiane
Bonjour Christiane,
Je vous remercie infiniment pour votre message et suis sincèrement ravie que cette lecture ait permis de dénouer des choses.
Je ne connais pas de personne travaillant comme moi en Belgique, mais si toutefois vous souhaitiez que l’on travaille ensemble, je fais également des séances à distance par Skype ou par téléphone. N’hésitez pas à me recontacter via le formulaire de contact ou par téléphone si vous souhaitez des informations complémentaires.
Je vous souhaite une très belle continuation sur le chemin de l’hypersensibilité.
Bien à vous
Charlotte
Je me retrouve tout au long de ce texte! Il est si bien écrit, si bien pensé. Merci infiniment de nous partager cette superbe ouverture d’esprit, ce point de vue. J’ai appris énormément de choses et j’en apprends également sur moi-même. Je pense fortement être une personne hypersensible. Je suis très vite submergée par mes émotions, mes doutes. J’ai énormément de mal à faire des choix, j’ai toujours besoin de l’avis de mes proches (de ma maman notamment).
Merci encore, j’ai hâte de lire d’autres articles!
Merci Loriane pour votre commentaire.
Je suis sincèrement ravie que cet article vous apprenne des choses sur vous-même.
Très belle continuation
Charlotte
Bonsoir et merci à vous, Charlotte , pour votre communication .
Je n’avais jamais associé hyper sensibilité et difficulté à poser un choix – une réalité du moment qui a provoqué ma recherche ici ..J’associais cette souffrance davantage à un choix d’enfance impossible où je me suis sentie victime d’un chantage affectif . Mes frère et soeur m’ont dit n’avoir pas souffert de la situation , avaient exprimé alors , chacun à sa façon ,que le sujet ne les concernait pas .
Depuis un mois , c’est pur moi la question d’un déménagement qui est en cause .
Vous lire m’a permis d’apprendre que cette difficulté est inhérente à mon hyper sensibilité .J’ai conscience du dérangement occasionné à mon entourage et , dans le cas précis du déménagement envisagé, un sentiment de culpabilité vis à vis du propriétaire du nouveau lieu qui m’a si bien accueillie .
J’ai eu beau formuler des questions précises , la réponse 50/50 chaque fois m’est venue .
Mais en lisant vos questions , j’ai pu préciser encore les miennes et ce qui m’a le plus positivement touchée, c’est l’évocation de la réponse corporelle qui a fait écho à cette ouverture de ma respiration comme un appel d’air rendu possible chaque fois que j’ai atteint , à proximité de la maison envisagée , une certaine altitude, un paysage dégagé et une luminosité agréable .
Mon sentiment est que » ce n’est pas le moment » Je me suis entendue prononcer naturellement ces mots ou d’autres approchants … Je sens que déménager en hiver est très difficile pour moi .
Je vous remercie infiniment pour votre éclairage . Bien vers vous , Marie-Isabelle
Très heureuse que l’article vous ait apporté un éclairage. Bien à vous Charlotte Wils
Bonjour je viens de découvrir votre article et effectivement je me reconnais dans cette description. J’avais déjà compris que j’étais hypersensible ( pas trop émotive mais vraiment dans la sensiblerie). Mais jusque là, j’ignorais que cela avait un lien direct sur nos indécisions. Donc merci beaucoup pour cet éclairage, mais pensez-vous que le manque de confiance est propre aux hypersensibles ? On m’a souvent fait la remarque, pour autant moi je pense que ça va dépendre des situations.
Cordialement, Alida
Bonjour Alida,
Merci pour votre commentaire. Oui, cela dépend souvent des situations, mais le manque de confiance en soi est une caractéristique que l’on retrouve chez de nombreux hypersensibles.
Bien à vous
Charlotte
Je me sens très concernée par ce qui est dit, j’ajouterai que cette difficulté à choisir et a rechercher sans cesse l’harmonie nous fait nous heurter aux autres qui ne comprennent pas nos questionnements. Je me heurte à un rejet violents et cela est très douloureux car en bonne hypersensible ce rejet est vécu comme une catastrophe et me fait me couper des autres…
Merci Ananka pour votre commentaire, Oui, c’est vrai que cela se passe souvent comme cela pour de nombreux hypersensibles et que c’est très douloureux et ce n’est pas toujours facile.
Merci pour votre article.
Ça fait du bien. Si les hypersensibles ne rentrent pas dans les normes ils ne sont pas pour autant des anormaux. Se comprendre et le prendre pour un plus.
Merci encore
Bonsoir Ferlito,
C’est exactement ça. Merci à vous 🙂
Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article qui a dénoué un noeud que j’avais au creux du ventre à cause d’un achat de chaussures fait récemment et que je tourne en boucle depuis leur achat. J’ai acheté plusieurs paires, sachant que je pourrais les rendre, je les ai finalement rendues pour une troisième paire qui allie la forme de la première et la couleur de l’autre. Même après ce changement, je continue de tourner le sujet en boucle, en me disant que j’aurais du finalement choisir l’autre couleur. Comme finalement j’ai toujours le choix de rendre la paire de chaussures, je n’arrive pas à mettre fin à ce tourment, et ai passé un certain nombre de nuits sans dormir. Je m’en veux d’être aussi angoissée sur un problème aussi futile. A certains moments je ne vois pas d’issue à mon malaise tant que j’aurai la paire de chaussures prête à être soit portée, soit rendue, soit échangée. Faut-il que je rende tout pour en finir (mais je regretterai de ne pas l’avoir gardée), ou que je m’oblige à porter la paire choisie pour ne plus avoir le choix de la rendre ? J’ai besoin d’un avis extérieur, je suis comme tétanisée par cet « événement » qui m’envahit, je me demande ce qu’il se passe en moi aujourd’hui. J’ai déjà eu ce genre de sentiment, mais pas aussi fort et qui dure aussi longtemps.
Bonjour Ange,
Merci pour votre commentaire. Je vous invite à faire l’exercice qui se trouve à la fin de l’article pour décider quoi faire. Belle journée